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EN« Un plateau hétéroclite où les places seront chères ! ». Voilà brossée avec concision par Justine Mettraux, la catégorie IMOCA qui s’élancera dimanche pour 4350 milles à travers l’Atlantique, direction Fort de France via l’archipel des Canaries à laisser à tribord. Huitième du dernier Vendée Globe, la Suissesse part avec Xavier Macaire sur TeamWork - Team Snef, un plan de 2018 encore très performant, et sait bien l’exigence de l’IMOCA. Dans cette classe professionnelle et de haut niveau technologique où l’âge du bateau et les moyens des équipes font beaucoup, la révolution des foils et leurs constants progrès permettent de maintenir son statut d’outsider pour qui reste à la page. Comme le tandem Mettraux-Macaire, ceux qui peuvent espérer taquiner les meilleurs sont nombreux. Citons pêle-mêle Initiatives Coeur de Sam Davies et Violette Dorange, 4CAD-La Mie Câline de Benjamin Dutreux et Arnaud Boissières, 11th Hour Racing, l’ex Malizia de Francesca Clapchich et Will Harris ou encore Bureau Vallée de Louis Burton et Christophe Commagnac.
Un match de haute volée IMOCA
Des femmes et des hommes, des cowboys et des Indiens
Ces tandems qui partent avec de belles ambitions devront faire un sans-faute pour aller concurrencer les cinq bateaux les plus souvent cités pour monter sur le podium, à commencer par Macif Santé Prévoyance qui a gagné toutes les courses auxquelles il a participé depuis le Vendée Globe. Mais pour espérer être les premiers à trinquer au ti punch en Martinique, le tandem Sam Goodchild-Loïs Berrehar devra résister aux assauts qui viendront à coup sûr de Charal (Jérémie Beyou-Morgan Lagravière), Paprec Arkéa (Yoann Richomme - Corentin Horeau), Allagrande Mapei (Ambrogio Beccaria-Thomas Ruyant) ou encore Association Petits Princes-Quéguiner, sister-ship de Macif lancé cette année, qui lui non plus, n’est pas venu au Havre pour faire de la figuration. Une fois parlé de la transmission dont elle bénéficie de la part de son co-équipier Yann Eliès, la skippeure Elodie Bonafous, tout juste 30 ans, ne fait pas de mystère sur ses ambitions : « Monter sur une marche du podium serait une belle victoire ! »
Si deux tiers des engagés sont des foilers et qu’il n’y aura pas de classement séparé, suivre la course des cinq IMOCA à dérives sera également passionnant. Derniers des Mohicans du monde archimédien, certains pourraient aller chercher le scalp de quelques IMOCA volants comme le pense Maxime Sorel qui équipe Romain Attanasio sur le foiler Fortinet - Best Western : « S’il y a beaucoup de transitions et qu’après les Canaries, l’alizé est plein vent arrière, il faudra se méfier ! » dit le marin-alpiniste. Il devra surveiller notamment l’excellent Café Joyeux (ex Macif) de Nicolas d’Estais et Simon Koster ou encore Fives Group-Lantana Environnement de Louis Duc qui embarque avec lui le japonais Masa Suzuki ou encore à MSIG Europe du fougueux Conrad Colman associé à l’ultra-trailer Mathieu Blanchard.
A chacun sa victoire
« Nous naviguons sur des prototypes qui ont tous leurs particularités et chacun aura son petit quart d’heure de gloire selon la météo et les allures » dit Yoann Richomme en se projetant à dimanche. Car l’IMOCA, est aussi la classe où la variété d’architectures et de style est la plus marquée de la TRANSAT CAFÉ L’OR. Les plans Verdier (Macif Santé Prévoyance, Association Petits Princes-Queguiner) sont réputés imbattables au près dans les conditions légères et médium quand les plans Koch Finot-Conq (Paprec Arkéa, Allagrande Mapei) sont plus à l’aise dans la brise et la mer formée au portant. Les plans Manuard (Charal, Initiatives Coeur, Bureau Vallée) sont très polyvalents, sans oublier les dessins du cabinet VPLP (TeamWork Team Snef, 11th Hour Racing) dont le dernier exemplaire, Les P’tits doudous vient d’être mis à l’eau l’été dernier. Immanquable dans le bassin Paul Vatine avec sa déco signée du street-artiste Cyril Kongo, il est skippé par Armel Tripon et Tanguy Leglatin. Il s’agit de la carène de l’ex-Malizia, moins haut de franc bord et nettement plus léger, construit en carbone déclassé provenant d’Airbus. Ce projet frugal mais ambitieux sportivement, a été porté à bout de bras par Armel Tripon depuis 2021 et sa première victoire est bel et bien de se trouver amarré dans le bassin Paul Vatine !
Passation
Après une année 2025 difficile (problème structurel sur la Course des Caps, collision pendant The Ocean Race), Thomas Ruyant le double tenant du titre qui part pour gagner, rappelle que derrière les performances intrinsèques des bateaux, « c’est la qualité des duos qui fera la différence ». Il embarque aux côtés d’un autre vainqueur de la Route du café en la personne d’Ambrogio Beccaria. L’Italien qui l’a emporté en Class40 en 2023 récupèrera leur plan Koch Finot-Conq l’année prochaine. Une association sous forme de passation qui est aussi le cas pour trois autres IMOCA présents au Havre : Paprec Arkéa, Fives Group Lantana Environnement et 4CAD - La Mie Câline. Ne comptez pas sur les futurs ex-propriétaires pour naviguer un ton en dessous !
