Claudie Haigneré : "C’était un rêve de partir pour vous deux. Est-ce comme vous l’imaginiez ? Plus dur ?"
Axelle Pillain : "Aïna me disait justement ce matin : ce n’est pas du tout comme ça que j'imaginais ma traversée. Moi aussi je n’avais pas trop imaginé ça. La sortie de la Manche était dure mais je ne pensais pas que ce serait dur aussi après, en partant de l’Espagne. C'est pas grave, c'est la météo et on s'en accommode."
Claudie Haigneré : "La petite pause à la Corogne était la bienvenue ?"
Axelle Pillain : "Je pense qu'on aurait eu besoin d'une journée de plus pour se reposer, parce que je suis repartie fatiguée. Mais c'est bien de s'arrêter, surtout quand on voit les conditions qu'il y a eu en mer à ce moment-là."
Claudie Haigneré : "Comment vous nourrissez-vous ? Avez-vous le temps de faire chauffer les plats que vous avez emmenés ?"
Axelle Pillain : "On se force à faire un ou deux plats chauds par jour. En vrai, hier on a eu une petite pause avant la période difficile, on a fait des petits pains. On n'est pas encore au top de notre cuisine. On a apporté plein de petites choses et c'est aussi pour ça qu'on a choisi l’option sud parce qu'on s'est dit qu'on voulait faire des pop-corn."
Claudie Haigneré : "Aïna, elle a toujours le sourire ?"
Axelle Pillain : "Oui, Aïna a toujours le sourire. Désolée, elle dort, je ne vais pas la réveiller."
Claudie Haigneré : "Et que vois-tu autour de toi, Axelle ?"
Axelle Pillain : "Ce matin, on a un oiseau qui est resté pendant des heures sur notre bateau. Il a fait plusieurs tours, il observait, il a fait quelques plongeons et il revenait. Là, on a quand même des couleurs qui me rappellent ma mini-transat avec un bleu profond, un petit peu translucide, parce que les vagues elles sont quand même assez formées. Quand les vagues déferlent, ça fait un petit bleu turquoise, c’est magnifique. Et je ne sais pas si vous entendez, le bateau part en soufflant, il fait des beaux surfs. Il y a de l'écume d'ailleurs qui déroule derrière nous dans le sillage, j'aime bien regarder. Ça permet de savoir si on a une bonne vitesse, c'est agréable. Puis c'est un peu comme quand on voit les bandes défiler le long de la route, on sait qu'on fait des milles et qu'on arrive en Martinique."
Claudie Haigneré : "Et ce soir, regarde bien la pleine lune, ça va être magnifique."
Axelle Pillain : "La nuit hier était magnifique. Il y avait la pleine lune et les éclairs aussi. On voyait les gros nuages qui arrivaient. C'était impressionnant. Il y a une beauté qui faisait un petit peu peur quand même."
Un échange surprise, émouvant et empli de bienveillance qui a permis à Axelle et Aina d’emmagasiner de la bonne énergie pour la suite de leur aventure.