C’est une décision qui a répondu à nombre de questions et à son cortège d’appréhensions juste avant de s’élancer. Avant le « top départ », la direction de course a décidé que les Class40 feraient escale à La Corogne (Espagne). En cause ? Des conditions particulièrement délicates après la traversée du Golfe de Gascogne. Avant le départ, Michel Desjoyeaux (TrimControl) mettait en garde contre « le convoi de dépressions qui débarque à la place de l’anticyclone ». Thimoté Polet (Zeiss) explique : « il y a deux événements particulièrement ‘costauds’ niveau météo pour ce début de course, ce que nous avons eu durant la première nuit et ce qui se forme au large de l’Espagne ».
« À un moment ce n’est plus du sport, c’est de la survie »
« Une dégradation se confirme par l’ouest du Golfe de Gascogne à partir de jeudi avec un potentiel de vent fort très marqué », assure Pierre-Yves Guillerm, le météorologue de la TRANSAT CAFÉ L’OR. « Ce sont des dépressions assez basses qui vont arriver entre les Açores et les côtes du Portugal, précise Renaud Courbon (RDT Logistic – Forvis Mazars). Ça génère un flux de Sud qui va nous barrer la route ». Concrètement cela implique « des creux de 6 mètres, des vents de 45 nœuds moyen et des rafales à 55 nœuds », précise Thimoté Polet (Zeiss). Ce régime perturbé devrait se maintenir pendant le weekend.
La décision de faire escale à La Corogne a fait l’unanimité dans la flotte. « C’est une décision sage », souligne Renaud Courbon. C'est comme il y a deux ans quand on s’est arrêté faire escale à Lorient. À un moment, ce n’est plus du sport, c’est de la survie ». Même son de cloche chez Thimoté Polet : « même si nos bateaux s’apparentent à des 4x4 de la voile, il n’y avait aucun endroit où on aurait pu passer. C’est important de la jouer ‘safe’ ».
La tête de la flotte des Class40, la plus conséquente de la course (40 bateaux), devrait atteindre la Corogne mercredi après-midi. La course est donc divisée en deux étapes (Le Havre-La Corogne, La Corogne- Fort-de-France). Comme spécifié dans un avenant publié par la direction de course, le classement des deux étapes se fera en temps réel et le classement général, lui, se calculera au cumul de temps des deux étapes. « Ça dépend de comment on se sort de la molle de cette nuit et demain matin », précise Thimoté. Quid du retour en course ? Il est encore trop tôt pour se prononcer afin de connaître avec précision la force du phénomène. Il n’empêche, d’après Pierre-Yves Guillerm, « une petite fenêtre de ‘restart’ pourrait s’envisager ce samedi ou dimanche ».