Ils avaient la mine de ceux qui ne pouvaient pas cacher leur déception. Dans la nuit de dimanche à lundi, Yoann Richomme et Corentin Horeau en terminaient avec la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie. Les deux marins, qui faisaient partie des favoris, ont dû batailler pour se hisser dans le ‘top 10’. Et forcément, la dureté des conditions du bord s’est ressentie. « Quand tu es à l’avant, ça fait mieux passer la pilule, confie Yoann. Mais en te donnant à l’arrière à fond, c’est vraiment usant ! »
Du « shaker » à « l’accrobranche » en pleine mer
Les IMOCA de dernière génération usent les corps. « Je n’avais pas le souvenir que c’était aussi éreintant, abonde Corentin. En fait, il n’y a que deux places qui sont bien dans le bateau, sur le siège et dans la bannette. Sinon tu es par terre, tu t’accroches. Et même quand tu vas dormir, tu te fais broyer le dos ! » La veille, Élodie Bonafous et Yann Eliès (Association Les Petits Princes – Quéguiner, 8e) partageaient le même constat. « Lorsque tu passes six à sept jours enfermés dans la cabane, à faire des allers-retours entre la colonne de winchs et la bannette sans mettre la tête dehors, c’est très engagé », reconnaissait Yann Eliès.
Élodie Bonafous a trouvé des surnoms à son bateau : « avant, je l’appelais le shaker, là, je l’ai appelé l’accrobranche ». Elle disputait sa première transatlantique à bord de son IMOCA à foils : « on passe notre temps suspendu à l’intérieur. Tu te déplaces en te tenant constamment au plafond, tu es tout le temps crispé et tendu… J’ai même commencé à avoir des tendinites à l’épaule ! »