Si les skippers tentent de traverser ces zones rapidement, des projets de production d’électricité à partir de la captation de l’énergie des courants prévoient de déployer des hydroliennes pendant des dizaines d’années. A l’instar des marins, ces machines de plusieurs centaines de tonnes seront soumises à des conditions de fonctionnement particulièrement rudes mais prédictibles.
Capteurs, satellites et modèles numériques pour mieux connaitre les courants marins
Les mers sont en mouvement. La Lune et le Soleil provoquent les marées. Ce phénomène parfaitement prédictible sur le long terme est perturbé par le vent qui génère les vagues, et les variations de profondeur présentes au large du Cotentin qui favorisent les mouvements des masses d’eau du fond vers la surface. Les courants marins dans ces zones sont donc particulièrement turbulents et leur connaissance nécessite des investigations particulières.
« Pour bien comprendre les échanges énergétiques présents au raz Blanchard, il est nécessaire de coupler la mesure en mer (bouées et radars de surface, courantomètres) et des modèles numériques afin d’estimer le potentiel énergétique de la zone. Des bassins d’essais permettent de reproduire ces conditions pour étudier le comportement de prototypes afin de mieux connaître leur réaction face à des sollicitations réalistes », souligne Grégory Germain, chercheur en mécanique des fluides à l’Ifremer.
Pourquoi est-ce important aujourd’hui de mieux connaitre cette dynamique des courants marins ? Car ils sont déterminants pour le dimensionnement des hydroliennes, pour leur implantation et l’évaluation de la quantité d’énergie pouvant être produite. Deux projets de ferme pilote sont aujourd’hui en cours de développement : Normandie Hydroliennes (projet NH1) et HydroQuest (projet FloWatt dont Ifremer est acteur), avec deux types de technologies différents : des hydroliennes tri-pales à axe horizontal pour le premier et des hydroliennes quadri-rotors à axe vertical pour le second.