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Le Havre et son estuaire Une exploration signée Ifremer

Édition 2025  |  25 octobre 2025 - 11h15
La « terre » et la « mer » sont souvent étudiés séparément. Pourtant l’interface terre-mer est une zone charnière de transition entre les eaux douces des fleuves et salées de l’océan, mais aussi de mélange des sédiments, des nutriments, des polluants, etc. Cette interface constitue également un espace écologique et économique particulier.

Le Havre et son estuaire au cœur d’un projet scientifique participatif 

Villes portuaires, industries, zones de pêche et espaces naturels cohabitent dans l’équilibre fragile du « continuum terre-mer ». Pourtant, ces zones complexes tels les estuaires restent encore insuffisamment comprises, en particulier au regard des enjeux à venir. Le projet européen LandSeaLot entend combler une partie de ces lacunes en mêlant observations régulières des équipes scientifiques sur le terrain, mesures satellitaires, modèles numériques et contributions citoyennes.

Introducing LandSeaLot: Let’s Observe Together!

LandSeaLot s’appuie sur neuf sites d’étude en Europe, dont un que doivent traverser les skippers pour rejoindre la ligne de départ. En effet, non loin du village départ, la Seine se jette dans la Manche, formant un vaste estuaire soumis à de fortes pressions. Celui-ci présente des conditions particulières vis-à-vis du large et de l’amont du fleuve en termes de nutriments, de salinité, de trafic maritime, ou encore de courants. Il est également un lieu essentiel de passage, de nourricerie et de reproduction pour de nombreuses espèces marines. Observer aujourd’hui pour comprendre l’effet des changements climatiques en cours et à venir sur l’estuaire est crucial pour préserver l’écosystème tout en maintenant les activités humaines. Il existe déjà un important panel de connaissances, recueilli par le Groupement d’intérêt public Seine-Aval. Ce dernier mobilise la recherche scientifique pour répondre aux problématiques des acteurs locaux.

A titre d’exemple, les effets des canicules sur les eaux continentales et marines sont de plus en plus marqués, avec des températures qui augmentent. Celles-ci sont responsables de lourdes sécheresses associés à de très bas débits, induisant une remontée de la salinité profondément dans l’estuaire et impactant les usages comme le pompage industriel d’eau douce. Elles entraînent également des vagues de chaleur marines qui peuvent impacter le milieu, la biodiversité, les populations de poissons et par répercussion induire des effets sur la pêche.

Vue satellite de l’embouchure de l’estuaire de la Seine.
© Ifremer

Désormais, les scientifiques font appel à votre contribution pour les aider à observer cette zone terre-mer. En effet, pour compléter les connaissances apportées par les satellites et les modèles numériques, il faut un suivi sur le terrain régulier et étendu, permettant une collecte abondante de données. Pour cela, LandSeaLot propose un projet de sciences participatives : des capteurs à faible coût et faciles à utiliser, capables de mesurer la température, la salinité voire la turbidité de l’eau, seront mis à disposition. Les plaisanciers, associations, clubs nautiques et volontaires pourront être formés à la mise en œuvre des instruments, mais aussi à l’appréhension des mesures. Ces données enrichiront la connaissance scientifique tout en créant un ancrage local. Chacun peut devenir acteur de l’observation et ainsi prendre en main les enjeux écologiques et sociétaux de son littoral. D’ici la Transat Café l’Or 2027, les premières avancées en termes de quantité de données seront perceptibles si la mobilisation citoyenne est au rendez-vous comme l’espèrent les équipes du projet.