Au fil des vacations radios, les duos se relaient au téléphone selon le marin de quart. Un "Bonjour" ou un "hello" au bout du fil permet de savoir quelle langue employer. Mais à bord, comment communique-t-on quand les langues maternelles diffèrent ? Réponse avec quelques équipages binationaux.
LV1, LV2, LV3 … à chacun sa langue
Cette édition, la TRANSAT CAFÉ L’OR compte 14 nationalités différentes. Certains équipages sont donc devenus polyglottes à l’image de Fabrice Amédéo et son co-skipper allemand Andreas Baden, avec qui il avait déjà fait équipe lors de l’édition 2023. "Tout est fluide à bord, on s'entend très bien, on manœuvre bien", raconte le skipper de FDJ UNITED - WEWISE. "On parle principalement en anglais, un peu en allemand et un peu en français." Vivre ensemble 24 heures sur 24 durant la traversée permet indéniablement d’approfondir ses connaissances en langues étrangères. "Andreas veut persévérer dans la course au large, ça lui tient à cœur de se mettre au français. Il a bien progressé depuis deux ans", constate Fabrice. Lui-même, ayant appris l’allemand à l’école, avoue avoir "tout perdu" mais au contact de son équipier "ça revient, j'ai beaucoup de plaisir aussi à parler un peu allemand".
A bord de FIVES GROUP - LANTANA ENVIRONNEMENT, le duo franco-japonais a une autre méthode : le "franglais". Il faut dire que le vocabulaire marin, souvent anglo-saxon, se prête parfaitement à ce mélange linguistique. "L’anglais international est une langue que tout le monde peut comprendre", explique Louis Duc. C’est plutôt "smooth", concède de son côté le tchèque Milan Kolacek. Si l’anglais est majoritairement utilisé à bord de INLAND ROOTS OCEAN SOUL, "lorsqu’on rentre dans le dur, on mélange les deux langues", plaisante le skipper. Au-delà des mots, le langage du corps facilite aussi la communication. "Avec Masa, on se comprend avec les mains, les expressions de nos visages", raconte Louis Duc. "Un simple trait de visage permet de savoir ce que l’autre veut dire."