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Course toujours

Best of course  •  Édition 2025  |  01 novembre 2025 - 17h50
Les quatre classes de la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie sont désormais toutes en mer. Les Class40 ont rejoint leurs camarades dans la bonne humeur et sous un ciel clément à La Corogne. Il va vite falloir se creuser les méninges pour trouver les meilleures options, ce à quoi s’attellent les IMOCA au large des côtes africaines, les Ocean Fifty au Cap-Vert et les ULTIM dans le Pot-au-noir. Retour sur un samedi très studieux.

LE FAIT DU JOUR. Le nouveau départ, c’est maintenant !

La Corogne, son ciel gris, la solidarité des marins et l’accueil chaleureux des Espagnols font désormais partie de leurs souvenirs. Les skippers Class40 ont quitté le port de Galice à 13 heures pour reprendre la course. Les conditions étaient clémentes (une dizaine de nœuds) et le vent a légèrement forci au fil de l’après-midi. Trois bateaux n’ont pas pris le départ : Innovad.group – XLG (Jérôme Delire et Caroline Dieu), RDT Logistic – Forvis Mazars (Renaud et Gilles Courbon) et Ocean Connect - The Sea Cleaners (Jean-Baptiste Ternon et Gaëtan Thomas). Tous ont jusqu’à mardi prochain 13 heures (date et heure de la fermeture de ligne) pour s’élancer. 

Les autres ont pu progressivement rentrer à nouveau dans la compétition. La flotte s’étire sur une dizaine de milles en ce milieu d’après-midi. À bord, on se creuse les méninges pour la suite. Si les concurrents doivent laisser l’archipel des Açores à tribord, deux options se dessinent : une au nord, l’autre au sud et il faudra voir l’évolution des conditions et de l’état de mer pour savoir quelle sera la plus pertinente. À noter que les frères Courbon (RDT Logistic – Forvis Mazars), qui pointent à une quarantaine de milles de La Corogne, devraient boucler la première étape avant la fermeture de ligne fixée à mardi. 

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© Vincent Curutchet / Alea

LE POINT SUR LA COURSE. De sacrées batailles ! 

Chez les IMOCA, ils sont toujours huit bateaux à se livrer une bataille d’une incroyable intensité en tête de course. Le groupe progresse entre les Canaries et les côtes africaines. Il est toujours dominé par 11th Hour Racing (Francesca Clapcich et Will Harris) qui a conservé une dizaine de milles toute la journée. Elodie Bonafous et Yann Eliès (Association Petits Princes – Quéguiner), tentent de les rejoindre. Après une escale technique de quatre heures dans les Canaries, ils ont repris leur route et comptaient en fin d’après-midi une trentaine de milles sur la queue du peloton.    

Les Ocean Fifty, eux, abordent le passage du Cap-Vert qu’ils contournent par le sud-est. « Il fait beau, ça glisse, on n’a pas à se plaindre, sourit Anne-Claire Le Berre (Upwind by MerConcept). L’approche du Cap-Vert n’est pas facile, c’est toujours compliqué à proximité des îles ». « Les fichiers de vent ne sont pas les plus fiables, la stratégie est vraiment délicate… C’est important de composer avec ce qu’on voit », précise Baptiste Hulin (Viabilis Océans).  « On assiste à une belle bataille entre la stratégie d’Edenred qui fait une route sud-ouest et ses poursuivants, actuellement au Cap-Vert qui ont opté pour une route plus à l’est », décrypte Pierre Hays de la direction de course.  

Pour les ULTIM, le Cap-Vert est désormais de l’histoire ancienne. Depuis ce matin, les trois premiers sont en revanche confrontés au fameux Pot-au-Noir. « Ce Pot-au-Noir est fidèle à lui-même, confie Benjamin Schwartz. On sort tout juste d’une grosse cellule, SVR-Lazartigue et Actual Ultim 4 sont dedans… Il y a moins de grains et d’orages mais on avance à 7 à 8 nœuds ». Le leader SVR-Lazartigue progresse à plus de 120 milles plus à l’ouest que ses deux rivaux, Actual Ultim 4 et Sodebo Ultim 3. Le Maxi Banque Populaire XI profite du ralentissement des trois premiers pour revenir. C’est d’ailleurs la première fois depuis leur retour en course qu’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse comptent moins de 200 milles de retard sur les leaders. 

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© Team

LE POINT SUR LA SUITE. Les leaders vont-ils creuser l’écart ?

Dans toutes les classes, ce samedi soir est un casse-tête à tous les étages. Chez les IMOCA, la descente vers le sud continue. 11th Hour Racing pourrait en profiter pour creuser légèrement son avance. Surtout, les effets de site à proximité des côtes africaines peuvent jouer sur la position des uns et des autres. Le match va donc se poursuivre ! Du côté des Ocean Fifty, Edenred semble avoir creusé un écart conséquent avec sa route ouest mais ses poursuivants sont loin d’avoir baissé les bras. Enfin en ULTIM, le Pot-au-noir concentre trop d’incertitudes pour savoir qui en tira un avantage. « Sur le papier, SVR-Lazartigue semble avoir un avantage pour s’en extirper au plus vite mais il est trop tôt pour en être sûr », précise Pierre Hays.  

SVR LAZARTIGUE - ULTIM

LA CARTE POSTALE. « Les étoiles qui s’éteignent une à une » 

Fabrice Amedeo est un habitué des transatlantiques et des grandes courses au large. À bord de FDJ United, il progresse aux côtés de son co-skipper, Andreas Baden, en longeant les côtes africaines. « Heureux et reposé », Fabrice Amedeo a pris le temps de décrire le paysage et ses nuances de couleurs : « nous avons eu toute la nuit le halo lumineux de Casablanca. Puis ce matin, on a eu un magnifique lever de soleil orange à l’horizon avec la nuit qui se déchire, les étoiles qui s’éteignent une à une ». Un panorama à couper le souffle qu’ils ont admirer avant de poursuivre leur route vers le sud.  

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© Team

L’ANECDOTE. Halloween au large

Malgré la course et la répétition des efforts, certains ont fêté Halloween à bord. C’est le cas d’Anne-Claire Le Berre et Elodie-Jane Mettraux (Upwind by MerConcept) qui ont reçu quelques cadeaux pour l’occasion. « On a eu des serre-têtes en forme de têtes de mort, des fausses citrouilles et des bonbons », expliquait Anne-Claire à la vacation. Mais ce n’est pas tout : au milieu de la nuit, à 4 heures du matin, elles ont reçu un appel… Plutôt étrange. « Il y a quelqu’un à la VHF qui s’est mis à rigoler comme un vampire. Ça a duré une trentaine de secondes avant qu’il ne raccroche ». Les deux skippeuses ne sont pas parvenues à savoir de quel bateau provenait l’appel. Une chose est sûre : il en fallait plus pour les effrayer. Anne-Claire l’assure : « j’ai juste trouvé ça très drôle ! »

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© Team