TCO25_11thHour_2ndImoca_0711JLC_4280

Chez les IMOCA, la boucle est bouclée !

IMOCA
Best of arrivées  |  15 novembre 2025 - 14h52
Le dernier bateau IMOCA encore en lice, New Europe (Szabolcs Weores et Bérénice Charrez) a franchi la ligne d’arrivée cet après-midi à Fort-de-France. Le Hongrois et la Suisse clôturent donc la course chez les 60 pieds, 8 jours et 8 heures après l’arrivée des premiers (Charal). À noter que l’ensemble des 18 bateaux en lice au départ sont allés au bout, un des faits notables dans cette transatlantique à nul autre pareil.

Ce sont des images qui marquent les rétines et qui resteront dans les mémoires de cette édition de la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie. Les arrivées à Fort-de-France ont toujours quelque chose de particulier : le dépassement du rocher du Diamant et les odeurs de la terre, le dernier bord dans la baie de Fort-de-France puis les honneurs, les fruits frais, les premiers mots et la douceur de la Martinique comme récompense… En IMOCA, ils sont donc 36 marins à avoir connu cette joie-là. 

De fortes disparités entre les bateaux

Il y a là, déjà, une première particularité à cette édition : les IMOCA n’ont connu aucun abandon. Lors de la course précédente, en 2023, six binômes avaient dû renoncer au cours de la course. Cette année, si certaines ont dû faire des escales techniques – Paprec Arkéa, Association Les Petits Princes Quéguiner, MSIG Europe -, tous ont donc réussi à résister à des conditions en Manche éprouvantes et à une descente vers le Sud parfois engagée avant d’aller au bout. 

La course marque également une forte distinction entre les bateaux de dernières générations et leurs prédécesseurs. Le vainqueur, Charal (Jérémie Beyou et Morgan Lagravière) a bouclé le parcours à une vitesse moyenne de 19,27 nœuds. À titre de comparaison, Best Western – Fortinet (Romain Attansio et Maxime Sorel, mis à l’eau en 2015) a terminé 11e place avec 14,88 nœuds de moyenne. Un aspect encore plus marqué chez les bateaux à dérives droites à l’image de Café Joyeux (Nicolas d’Estais et Simon Koster), 13e en 13,34 nœuds ou encore de MSIG Europe (Conrad Colman et Mathieu Blanchard), 17e en 11,39 nœuds. Un constat qui est également prégnant au regard des écarts : plus de huit jours et huit heures séparent ainsi le premier (Charal) du dernier (New Europe). 

Arrivée de Charal, 4e de la catégorie IMOCA
© Jean-Louis Carli / Alea

« Un engagement de chaque instant »

En tête de course, la cavalcade dans les alizés, à flirter avec les hautes vitesses sur un temps long, a été saisissante. Le pendant de ces performances, ce sont les conditions de vie à bord. Même si la course s’apparente davantage à un sprint qu’à un marathon, même si les skippers sont restés pour la plupart moins de deux semaines en mer, les organismes ont été soumis à rude épreuve. Les foilers sont « très exigeants » (Violette Dorange, Initiatives Coeur), « bruyants, sollicitants et nécessitant un engagement de chaque instant » (Armel Tripon, Les Petits Doudous) et apportent « beaucoup de stress et de tension » (Xavier Macaire, Teamwork TeamSnef). 

À bord, surtout quand les conditions sont dures, le moindre déplacement devient très compliqué. « En fait, il n’y a que deux places qui sont bien dans le bateau sur le siège et dans la bannette, confiant Corentin Horeau (Paprec Arkéa). Sinon, tu es par terre et tu t’accroches ». « On passe notre temps suspendu à l’intérieur, ajoute Elodie Bonafous (Association Les Petits Princes – Quéguiner). Tu te déplaces en te tenant constamment au plafond, tu es tout le temps crispé et tendu… J’ai même commencé à avoir des tendinites à l’épaule ! »

Malgré le niveau de difficulté, tous se sont accrochés et ont cravaché. L’intensité de la course a été saisissante. Elle a permis une sacrée bataille dès la première nuit dans la Manche, a participé à un regroupement du « top 10 » à l’approche des Canaries puis à ce rush final dans les alizés. Cette TRANSAT CAFÉ L’OR a consacré un duo expérimenté (Beyou-Lagravière), a permis à un skipper de l’emporter à trois reprises consécutives (Lagravière) et a également offert de belles promesses. Francesca Clapsich, Loïs Berrehar, Ambrogio Beccaria, Elodie Bonafous, Armel Tripon, Corentin Horeau et Nicolas d’Estais, entre autres, ont ainsi pris rendez-vous avec l’avenir. De quoi promettre de sacrées courses en IMOCA et d’être déjà impatients de suivre la prochaine édition de la TRANSAT CAFÉ L’OR dans deux ans. 

TJV23_C40_CafeJoyeux_2311JLC6785
© Jean-Louis Carli / Alea