C’était la seule arrivée de ce samedi après-midi. Entre les grains puissants qui se sont abattus sur la baie, le public est venu nombreux au village et autour du ponton d’honneur. Et comme ici les averses ne durent jamais, le ciel s’est ouvert et a laissé passer les lumières de la fin de journée sur le plan d’eau et sur le seul IMOCA attendu, Association Petit Princes – Queguiner. Élodie Bonafous et Yann Eliès terminent huitième de la course (en 13 jours 7 heures et 7 min) mais leur aventure ne se limite en rien à des statistiques.
Les péripéties
Élodie : « Nous avons eu des phases différentes : un départ très tonique, six jours idylliques de navigation et les conditions se sont ensuite durcies. Nous avons dû faire une petite escale aux Canaries qui nous a mis dans le dur mais ça a transformé la course en une autre aventure. On sait en prenant le départ d’une transatlantique qu’il peut y avoir des aléas, c’est essentiel de s’adapter quand on est marin. »
L’escale
Yann : « L’escale était improbable ! Le port était plein de plaisanciers qui restent quelques jours sur de beaux yachts. Et nous, on s’est juste posé à terre 45 minutes. On a pris une douche et on s’est retrouvé à faire les courses dans un supermarché. À l’intérieur, c’était un peu n’importe quoi, on a acheté tout ce qui nous faisait plaisir : pain, beurre, saucisson… C’est clair qu’on s’est bien sentis en décalage ! »
Elodie : « C’était lunaire ! On se baladait avec notre sac plastique de linge sale, on parlait un anglais un peu approximatif… C’était 'Un Indien dans la ville' ! »
36 heures seule à la barre
Yann : « Le fait de voir la terre et de savoir qu’on allait retrouver les copains, mon mal de dos a disparu. Mais ça n’a pas été facile puisque la douleur m'a un temps empêché de participer aux manœuvres. J’étais scotché dans la bannette donc Élodie a fait 36 heures de solitaire ! La partie solitaire sur la TRANSAT CAFÉ L’OR, ce n’était pas prévu mais elle a très bien endossée le costume ! »